Ou comment une expression prend tout son sens dans mes petites affaires.
A travers cet article, je souhaite partager une expérience malheureuse dans ma vie de mom’preneuse. Cette anecdote permettra à certaines de comprendre pourquoi finalement je me suis installée à Annecy et pas à Pringy.
Je savais que le parcours de créateur d’entreprise était semé d’embûches et je me suis concentrée sur l’étude marché et le montage financier du projet. Il fallait convaincre Monsieur le banquier que la couture connaissait un renouveau et que je n’étais pas la seule addict de jolies matières et motifs (même que je connais des filles qui prennent le train avec 2 valises vident -> direction Paris et ses salons loisirs créatifs et ramènent 30 kg de tissus alors qu’elle pèsent 50 kg toute mouillée 😉 ).
Donc j’ai réuni et analysé de la documentation sur le marché des loisirs créatifs et plus particulièrement la couture. Je me suis servie des retours de la boutique en ligne et j’ai mis des chiffres cohérents en face. Dossier sous le bras, je rencontre mon banquier qui étonnement fait un bel accueil au projet ( je me voyais déjà faire de grande démonstration paperboard à l’appui) et oui je suis tombée sur un homme sensible à la décoration. Il a facilement transposé mes idées et il me restait à lui transmettre la documentation sur laquelle je m’étais appuyée afin qu’il fasse une « présentation sur mesure » de mon projet au directeur.
En même temps je venait de trouver le local parfait à mes yeux car spacieux (130 m² environ), disponible et loyer raisonnable. Après plusieurs visites et discussions avec le fils du propriétaire, je décide de le réserver. Je passe quelques coups de téléphone à la mairie de Pringy pour effectuer les démarches en matière de travaux et enseigne. Une dame doit me rappeler…..En attendant je poursuis mon avancée et j’obtiens le prêt bancaire nécessaire pour faire face aux investissements et dépenses nécessaires.
Une heure avant de signer le bail et de récupérer les clés une gentille dame de la mairie me rappelle : « Bonjour, madame je voulais savoir si vous étiez informée que le bâtiment dans lequel vous comptez vous installer était frappé d’utilité publique. En effet dans le cadre du projet d’aménagement du centre de Pringy, le bâtiment sera amené à être rasé. »
Je passe par toutes les couleurs et répond : « Mais bien sur, je vais faire des travaux d’aménagement qui coûte de l’argent, faire de la publicité pour faire connaître les lieux et après je laisse tout aux tractopelles . Le propriétaire ne m’a pas du tout informé ;-( . »
Il était hors de question pour moi que je signe un bail pour un local dont l’avenir était si précaire. J’appelle le fils du propriétaire qui à peine étonné me dit : « Ah oui c’est vrai mais cela fait 20 ans que la mairie veut acheter ce local et rien ne bouge » Sauf qu’en 20 ans les démarches sont bien plus avancées….
Ainsi le 30/04 je me retrouve sans boulot, sans local et une certaine amertume. Je reste quand même soulagée de ne pas être liée à un local qui ne correspond plus à mon projet. Je me rassure en me disant que ce jour là j’avais retiré mon épingle du jeu à temps.